Yanick BOURREL né en janvier 1952 à AVRANCHES (Manche)
Autoportrait
Yanick BOURREL né en janvier 1952 à AVRANCHES (Manche)
Autoportrait
"je veux dire que le nu est probablement la forme la plus classique et la plus pure de l’art."
Herb RITTS
« Je ne veux faire un nu comme un nu. Je veux seulement DIRE sein, DIRE pied, DIRE main, ventre. Trouver le moyen de le DIRE, et ça suffit. Je ne veux pas peindre le nu de la tête aux pieds. Mais arriver à DIRE : « voilà ce que je veux. » Un seul mot suffit quand on en parle. Ici ,un seul regard, et le nu te dit ce qu’il est, sans phrases. »
Pablo PICASSO
Attiré par le dessin et la peinture très jeune, je n’ai cependant pas pu, malgré mon désir prégnant, orienter mon choix professionnel dans cette direction. C’est ainsi que, durant les 30 années passées dans l’Armée de l’Air, lors de mes voyages, je continuais, bon gré mal gré, à dessiner et peindre. Ma pratique était irrégulière et chaotique mais néanmoins nécessaire pour moi.
C’est au terme de mon activité professionnelle que j’ai ressenti le besoin impérieux de m’investir dans ce qu’on peut appeler une passion qui m’habitait. J’ai alors rejoint en 2000, la Maison des Arts d’Evreux (Eure) pour m’approprier les règles académiques que je considère nécessaires à une pratique maîtrisée. C’est dans ce cadre également que j’ai travaillé le dessin d’après modèles vivants et je peux dire que j’ai été véritablement séduit. Allier l’exactitude du trait et la spontanéité du geste était pour moi un plaisir immense.
Au-delà de la satisfaction immédiate produite par la pratique même du dessin, je m’interrogeais sur ce qui se passait autour de moi :
« Comment, le même modèle exposé à des élèves au regard et à la sensibilité différents pouvait donner un résultat aussi surprenant que singulier. »
J'ai donc aimé jouer entre la vue du modèle, la traduction que je peux en faire et le jugement du public. Est-il nécessaire de rendre le corps lisible pour tous ou laisser à chacun l’initiative d’interpréter le travail présenté ? Mon questionnement n’a toujours pas de réponse.
Lorsque je réalise un zoom sur le corps d’une femme ou d’un homme je donne à chaque visiteur la possibilité d’une errance et d’une liberté dans la compréhension du tableau. C'est pour ces raisons que j'aborde les corps de très près, afin d' éviter les repères habituels. Ces zooms permettent une ambiguïté de perception avec plusieurs vérités, qui pourrait conduire vers l'abstraction, mais là n'est pas mon but. Je peins et décide de montrer un corps fait de matière et de couleur qui construisent la beauté voire les défauts.
Ainsi j’espère donc donner à chacun la possibilité d'une errance et d'une liberté pour comprendre ce corps. L'intimité du spectateur pourra probablement adopter à sa convenance cette toile que je propose.